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Communication de Didier Chenet - 23/11/2020
Chers collègues, chers amis,
J’ai participé ce lundi 23 novembre 2020, à une réunion présidée par le Premier Ministre, Jean Castex, consacrée à la prochaine ouverture de la saison hivernale à la montagne.
Y participaient de nombreux Ministres dont Bruno Le Maire, Ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, Alain griset, Ministre délégué aux PME, Elizabeth Borne, Ministre du travail, Jean-Baptiste Lemoyne, Secrétaire d’État au tourisme, ou encore Clément Beaune, Secrétaire d’État en charge des affaires européennes.
Des élus locaux régionaux et nationaux y participaient également dont Jeanine Dubié ou Hervé Gaymard.
Je représentais le GNI avec votre collègue François Gauthier, président de la branche des hôtels du GNI, hôtelier aux Contamines.
En introduction le premier Ministre a indiqué qu’aucune décision n’a été prise sur la date d’ouverture des stations à ce jour, plusieurs scénarios étant à la réflexion dont celui d’une fermeture des stations jusqu’à la fin de l’année 2020 ou celui d’une ouverture restreinte avec notamment la fermeture des bars et des restaurants (voire leur ouverture limitée aux seules terrasses).
Il a indiqué que le choix entre ces options serait pris prochainement au regard de l’évolution de la pandémie et de l’état de sollicitation des infrastructures hospitalières. Il a indiqué vouloir aussi privilégier une politique consensuelle et harmonieuse sur ce sujet avec nos voisins européens.
Jérôme Salomon, Directeur Générale de la Santé a pris la parole pour insister sur l’importance de la disponibilité des services de soins indiquant que la pratique du ski était à l’origine de nombreux traumatismes et accidents de nature à solliciter le recours aux services hospitaliers.
Il a ajouté que 2 régions, l’Auvergne Rhône-Alpes et la Franche Comté, connaissaient actuellement un fort développement épidémique qui sollicitait de manière importante les hôpitaux.
Il a également exprimé sa crainte d’un nouveau rebond de l’épidémie en raison de l’afflux de touristes étrangers.
Le Ministère des Affaires européennes a fait un état des lieux des positions de nos voisins européens sur cette question de la date d’ouverture des stations indiquant :
- que l’Allemagne et l’Italie « penchaient » pour une fermeture des stations jusqu’à la fin de l’année 2020,
- que l’Autriche adopterait le même projet même si les décisions revenaient aux instances régionales,
- que l’Espagne et le gouvernement catalan avaient décidé d’ouvrir les stations de ski pour les fêtes de fin d’année, avançant la date du 7 décembre,
- que la décision de la Principauté d’Andorre pourrait aller en ce même sens d’ouverture mais qu’elle serait au regard de ses liens particuliers avec la France, prise in fine dans un esprit d’harmonie avec la décision française,
- que la Suisse attend selon le Premier Ministre la décision de la France avant de se prononcer.
Les élus locaux ont plaidé pour une ouverture des stations expliquant au Premier Ministre la stratégie mise en œuvre consistant en :
- un dépistage de tous les salariés notamment des saisonniers afin de s’assurer de leur absence de contamination et éventuellement des clients,
- un isolement des personnes contaminées en collaboration avec les hébergements locaux,
- la mise en place de protocoles sanitaires renforcés pour tous les acteurs.
L’importance des élus municipaux locaux a été souligné dans le dispositif et notamment le pouvoir dont ils disposent de faire respecter les mesure sanitaires en recourant aux polices municipales.
Je suis intervenu afin d’insister, quelle que soit la décision qui sera prise, sur l’importance d’un traitement identique de toutes les professions du secteur des hôtels, cafés, restaurants évoquant notamment le fait que la quasi-totalité des hôtels de montagne étaient des hôtels-restaurant.
Ainsi j’ai plaidé pour une réouverture de l’ensemble des établissements ou de leur indemnisation dans les mêmes conditions : hôtels, cafés, bars, restaurants ou TOR.
J’ai indiqué à cette occasion que nos professionnels sauront respecter le protocole sanitaire élaboré par la profession avec le Préfet de la Savoie dans l’intérêt de tous.
Poursuivant, j’ai demandé, que dans l’attente de leur réouverture, toutes nos entreprises sans exception (hôtels et TOR compris), puissent avoir accès au fonds de solidarité sans conditions d’éligibilité autre que leur domiciliation fiscale en France (pas de seuil d’effectifs ou de CA). J’ai demandé que la dotation par entreprise (et établissement) du fonds de solidarité soit portée à tout le moins à 15 % du chiffre d’affaires hors-taxes.
J’ai ensuite demandé à la Ministre du Travail que les congés payés acquis par les salariés au titre du chômage partiel fassent l’objet d’une indemnisation de la part de l’État. Sans réponse de sa part ce jour ainsi qu’au courrier adressé en fin de semaine dernière sur ce même sujet par nos 4 organisations professionnelles, je m’apprête à la solliciter de nouveau. Je ne lâcherai pas.
Enfin j’ai insisté sur l’importance d’une prise en charge de tout ou partie des loyers par les bailleurs au moyen d’un crédit d’impôts, rappelant qu’à la montagne les professionnels devaient en plus loger leur personnel ce qui représente des sommes considérables.
En conclusion j’ai demandé au Premier Ministre qu’il s’adresse au plus vite aux professionnels afin de leur indiquer d’une part la date d’ouverture des stations pour la saison et d’autre part les aides auxquelles ils pourront avoir accès, tout comme pour tous les professionnels actuellement fermés administrativement ou par contrainte économique .
Aux termes de nos échanges, si le Premier Ministre n’a pas laissé « transpirer » sa décision, il a laissé peu d’espoir à une ouverture prochaine des stations et de nos établissements.
Il reste donc essentiel de demeurer concentré sur les modalités d’indemnisation de nos entreprises alors que le risque de fermeture des établissements jusqu’aux fêtes de fin d’année et même au-delà n’a jamais été aussi fort.
J’aurai demain un entretien avec Bruno Le Maire en format très restreint à l’occasion duquel je reviendrai sur l’importance pour vous, professionnels, de connaître la date de réouverture de vos établissements. Je demanderai à nouveau que dans l’attente de cette réouverture, vos établissements et entreprises bénéficient d’une indemnisation véritablement à la hauteur de la situation et couvrant à tout le moins l’ensemble de vos charges.
« Zéro recette, zéro charge », c’est autant que faire se peut mon objectif pour vous tous hôteliers, cafetiers, restaurateurs, discothécaires et traiteurs organisateurs de réceptions.
Très cordialement
Didier CHENET
Président