- Actualités
- 480 vues
Voici une liste de l'essentiel à savoir, comme les demandes de report de cotisations à l'Urssaf, de délai de paiement des impôts... Cette page sera actualisée au fur et à mesure des décisions gouvernementales.
Réglementation et droit du travail
- Loi d’urgence sanitaire
La loi sur l’état d’urgence sanitaire, publiée au Journal officiel du 24 mars, autorise le Gouvernement à légiférer par ordonnance pour faire face aux conséquences économiques, financières et sociales de l’épidémie, prévenir et limiter les cessations d’activité, et les incidences sur l’emploi. Plusieurs mesures dérogatoires au droit du travail sont envisagées, notamment :
• faciliter le recours à l’activité partielle en autorisant le dispositif à toutes les entreprises, quelle que soit leur taille. Ouvrir ce dispositif aux salariés au forfait heures ou en jours sur l’année en cas de réduction d’horaires (pour l’instant, ils ne sont couverts qu’en cas de fermeture totale). Adapter le régime social des indemnités d’activité partielle en vue de simplifier la mise en œuvre du dispositif. Réduire le reste à charge versé par l’employeur ;
• permettre à l’employeur, par un accord d’entreprise ou de branche, d’imposer la prise de congés payés ou à modifier les dates de prise des congés payés dans la limite de 6 jours ouvrables ;
• possibilité pour l’employeur d’imposer ou de modifier unilatéralement les dates des jours de réduction du temps de travail (RTT), des jours de repos des salariés en convention de forfait et des jours de repos affectés sur le compte épargne temps.
- suppression du délai de carence de versement des indemnités journalières de Sécurité sociale (IJSS) pour tous les arrêts de travail durant la période d’urgence sanitaire ;
- modifications des conditions et modalités d’attribution de l’indemnité complémentaire versée par l’employeur (actuellement, il faut un an d’ancienneté dans l’entreprise pour en bénéficier), pour élargir le champ des salariés éligibles.
- Chômage partiel
L’employeur doit effectuer une demande préalable d’autorisation d’activité partielle auprès de l’unité départementale de la Direccte dont relève géographiquement son établissement. La demande d’activité partielle est obligatoirement effectuée de façon dématérialisée sur le site dédié : https://activitepartielle.emploi.gouv.fr.
Le ministère du Travail a annoncé que les entreprises bénéficiaient d’un délai de 30 jours pour déposer leur demande, avec effet rétroactif, en raison d’un afflux exceptionnel qui rend le site inaccessible pour de nombreuses d’entre elles.
L’indemnisation sera de 100 % pour les salariés au smic, puis 84 % du net (ou 70 % du brut) pour les salariés rémunérés jusqu’à 4,5 smic. À l’heure actuelle, les modalités d’indemnisation ne sont pas encore arrêtées officiellement, en l’absence de publication des textes.
- Droits au chômage prolongés
Dans son allocution du 23 mars, le Premier ministre, Edouard Philippe, a assuré que les chômeurs en fin de droit verraient ces derniers prolongés “aussi longtemps que durera l’état d’urgence sanitaire”.
- La réforme de l’assurance chômage reportée
La ministre du Trvail a annoncé que l’entrée en vigueur de la réforme du mode de calcul de l’allocation chômage, prévue au 1er avril est reportée au 1er septembre prochain.
Gestion
- Demander un report des cotisations à l’Urssaf
L’Urssaf propose d’opter pour un report de l’ensemble des cotisations ou de régler les cotisations salariales. Vous pouvez aussi échelonner le règlement des cotisations patronales, comme habituellement.
- Demander un délai de paiement des impôts directs
Les entreprises peuvent demander un report de tout impôt direct, notamment l’impôt sur les sociétés, CFE et CVAE, mais pas de la TVA. Il est accordé pour une durée de trois mois sur simple demande de la part de l’entreprise, sans justificatif. L’entreprise doit faire sa demande auprès du centre des impôts dont elle dépend.
- Indemnisation
Le Gouvernement a mis en place un fonds de solidarité pour les petites entreprises. Celles qui ont l’obligation de fermer, comme les restaurants, peuvent bénéficier d’une aide de 1 500 € versée sur simple déclaration à la Direction générale des finances publiques (DGFIP). Cette aide pourra être augmentée en cas de très grosses difficultés pouvant conduire à la faillite de l’entreprise, mais le montant de l’aide est alors apprécié au cas par cas. Ce fonds doit d’abord être voté le 26 mars par le Parlement. Parallèlement, la DGFIP est en train de travailler sur un système simple qui devrait être mis en place dans 15 jours. Toutes les entreprises concernées pourront faire une simple déclaration sur le site des impôts impots.gouv.fr.
- Numéro vert pour les entreprises
Pour aider les entreprises à mettre en place les mesures de soutien, les administrateurs et mandataires judiciaires se mobilisent. Avec le ministère de l’Économie et des Finances, ils ont mis en place un numéro vert gratuit : 0 800 94 25 64.
- Report des loyers et des factures
Suite à l’adoption de la loi sur l’état d’urgence sanitaire, il est prévu, pour les entreprises et les micro-entrepreneurs, le report intégral de leurs loyers et factures (gaz, eau, électricité) liés à l’usage des locaux professionnels pendant la période de crise sanitaire. Cette suspension est limitée à la durée de l’état d’urgence sanitaire. Les entreprises qui rencontrent des difficultés pour payer leurs factures peuvent adresser par e-mail ou téléphone une demande de report à l’amiable à leur fournisseur d’eau, de gaz ou d’électricité. Elles peuvent saisir leur bailleur et lui demander une suspension ou un report du loyer.
- Un prêt garanti par l'État
À compter du 25 mars, date de publication du décret nécessaire, les banques mettront à la disposition des entreprises un crédit de trésorerie d’un montant égal à 3 mois de chiffre d’affaires (CA). La banque ne prendra aucune marge sur cet emprunt qui sera garanti par l’État et, à ce titre, supportera un taux de 0,25 % pour les entreprises dont le CA est inférieur à 50 M€ (et de 0,5 % pour celles dont le CA dépasse les 50 M€ par an). Attention : ces taux s’appliquent à la première année du crédit. Le taux pourra augmenter pour les entreprises qui opteront pour un remboursement au-delà d’un an. Ce prêt sera remboursable après une franchise d’un an. Le chef d’entreprise décidera alors d’un remboursement immédiat ou d’un étalement sur une période maximale de 5 ans. Vous êtes invité à vous rapprocher de votre banque qui pourra délivrer ces prêts à compter du 25 mars et jusqu’au 31 décembre. Retrouvez les démarches à suivre pour en bénéficier : cliquez ici.
- Exonération de cotisations de mutuelle et de prévoyance
Les entreprises et salariés adhérents aux régimes de prévoyance et de santé CHR assurés par Klésia, Malakoff Humanis, OCIRP et Audiens seront exonérés de cotisations de mutuelle et de prévoyance pour le second trimestre 2020 mais continuent de bénéficier des prestations. Les cotisations du premier trimestre ont déjà été prélevées depuis janvier et sont normalement appelées au 15 mars. Il est possible pour l’employeur, sur simple demande à son interlocuteur habituel, d’obtenir un étalement du règlement.
L'actualité
- Les experts-comptables ouvrent un numéro vert gratuit d'information
Les experts-comptables viennent à leur tour d’ouvrir un numéro vert gratuit pour répondre aux questions des entreprises : le 0 8000 65432. Ce numéro vert est ouvert de 9h à 13h et de 14h à 18h, du lundi au vendredi et jusqu’au mercredi 1er avril inclus. Un site dédié a également été lancé : www.appelleunexpert.fr
- Hôtels réquisitionnés
Jean-Bernard Falco, hôtelier, président de Paris Inn Group, a poussé un “coup de gueule” au nom de l’AhTop et du GNI qui ont déjà recensé 500 établissements volontaires pour accueillir du personnel soignant. Les professionnels réclament une feuille de route précise et un contact unique. L’Umih et le GNC ont annoncé de leur côté avoir recensé l’équivalent de plus de 20 000 chambres et viennent de signer un contrat-cadre avec l'Etat qui établi une charte d'accueil.
Les Logis Hotels sont également mobilisés. À ce jour, plus de 450 établissements du groupement d’indépendants se sont portés volontaires pour accueillir les différents publics : aide-soignants, médecins, ressortissants étrangers bloqués...
Le groupe Accor a mis à disposition ses services pour le personnel soignant, les Français engagés et mobilisés dans la lutte contre le Covid-19 et les populations les plus vulnérables. Une plateforme téléphonique (Coronavirus Emergency Desk Accor) centralise les besoins et propose, en lien avec les propriétaires du groupe et les autorités concernées, des solutions d’hébergement sur tout le territoire. Les demandes peuvent être transmises directement par e-mail à : ceda@accor.com. À ce jour, plus de 40 hôtels (hotelF1, Ibis budget, Ibis, Ibis styles, Mercure et Novotel) sont mobilisés.
- Non-respect des règles de confinement : amende de 135 €
Depuis le 17 mars, il faut “limiter au maximum ses contacts au-delà du foyer”. Seuls doivent demeurer les trajets nécessaires (déplacement entre le domicile et le lieu de travail, courses, motifs de santé, assistance à une personne vulnérable, garde alternée, sorties pour prendre l’air ou sportives limitées à une heure et 1 km autour du domicile…). Toute sortie qui ne répond pas à l’un de ces motifs est passible d’une amende de 135 €, 1 500 € en cas de récidive dans les 15 jours, et 3 700 € et six mois de prison dans le cas de quatre violations dans les 30 jours avec une peine complémentaire de travail d’intérêt général.
Pour les salariés dont la présence est indispensable sur le lieu de travail (personnel médical, de sécurité...), quel que soit le mode de déplacement (transport en commun ou véhicule personnel), il faut remplir en plus un justificatif de déplacement professionnel (téléchargeable) à montrer aux forces de l’ordre en cas de contrôle.
- Assurances
Les assureurs se sont engagés auprès du ministre de l’Économie à :
• contribuer à hauteur de 200 M€ au fonds de solidarité qui a été créé par le Gouvernement pour soutenir les entreprises confrontées à une baisse significative de leur activité ;
• différer le paiement des loyers pour les très petites entreprises (TPE) et les petites et moyennes entreprises (PME) appartenant à l’un des secteurs dont l’activité est interrompue en application de l’arrêté du 15 mars 2020 ;
• maintenir les garanties d’assurance des TPE qui connaîtraient des difficultés ou des retards de paiement pendant toute la durée de la période de suspension de l’activité ;
• travailler à la conception d’un produit d’assurance en cas de catastrophe sanitaire majeure pour améliorer l’offre de couverture assurantielle à destination des entreprises pour l’avenir.
Rien n’a été annoncé concernant la perte d’exploitation ou des stocks des contrats en cours.
La FGTA-FO dénonce les ruptures de contrat saisonnier pour force majeure
Ce syndicat a été alerté par plusieurs salariés de la rupture de leur contrat à durée déterminée saisonnier. Les employeurs justifient cette rupture pour cas de force majeure.
Il rappelle que seuls les juges peuvent statuer sur cette qualité ou non de force majeure.
En cas de rupture anticipée injustifiée, c’est-à-dire si un tribunal considère qu’il n’y avait pas force majeure, le salarié aura droit à des dommages-intérêts d’un montant au moins égal aux rémunérations qu’il aurait perçues jusqu’au terme du contrat.
Les entreprises doivent donc mettre leurs salariés saisonniers en chômage partiel pendant la durée prévue de leur contrat.
Initiatives
- Pétition : Sauvons nos restaurants et producteurs !
Stéphane Jégo, L’Ami Jean à Paris, appelle ses confrères à signer la pétition apolitique adressée au président de la République et au Gouvernement dans laquelle il leur demande de “décréter l’état de catastrophe naturelle sanitaire afin que les assurances nous indemnisent”.
- Opération Les chefs avec les soignants !
En soutien au personnel soignant, les chefs de France se mobilisent pour leur offrir des mets de qualité le dimanche. Un appel est lancé à celles et ceux qui n’ont jamais cessé de travailler, continuant la vente à emporter ou la livraison.