L'État prendra en charge 100% du chômage partiel, annonce Pénicaud

Plus de 5000 entreprises vont mettre en œuvre des mesures de chômage partiel.

Par Le Figaro
Un service minimum de garde est prévu pour les enfants des personnels soignants.
Un service minimum de garde est prévu pour les enfants des personnels soignants. AFP

L'État prendra en charge «intégralement» le chômage partiel demandé par les entreprises pénalisées par la propagation du nouveau coronavirus, a déclaré vendredi la ministre du Travail Muriel Pénicaud.

«Des entreprises hésitaient en se disant qu'elles n'avaient pas les moyens de prendre en charge (...), là on remboursera intégralement 100% du chômage partiel», y compris au-delà du salaire minimum, a indiqué la ministre sur Franceinfo. «Nous allons le prendre en compte sur le budget du ministère du travail.» «Quel que soit le coût, nous ferons face», a-t-elle ajouté.

 

Jeudi soir, Emmanuel Macron a réaffirmé que «tout sera mis en œuvre pour protéger nos salariés et nos entreprises, quoi qu’il en coûte. Un mécanisme exceptionnel et massif sera mis en œuvre; l’état prendra en charge les salariés contraints de rester chez eux». Des propos confirmés par la ministre du Travail.

 

Muriel Pénicaud a indiqué que «tout ce qui peut se faire en télétravail doit se faire en télétravail». Un tiers des salariés Français seraient ainsi en mesure de recourir au télétravail, qui peut être imposé par l'entreprise «en cas d'urgence» et qui ne peut être refusé au salarié.

Toutes les entreprises affectées «par la crise, de manière directe ou indirecte» peuvent en outre faire une demande pour placer leurs salariés en chômage partiel. À ce stade, ce sont 5117 entreprises qui ont réalisé cette démarche, pour un total de 80 000 salariés. Le coût de la mesure pour ces travailleurs est estimé à 242 millions d'euros.

Un «service minimum» pour garder les enfants des soignants

Concernant les parents qui auraient à garder leurs enfants après la fermeture des écoles, collèges et lycées, la ministre du Travail a rappelé qu'un arrêt maladie sans jour de carence, et sans passage par le cabinet du médecin pouvait être pris. L'employeur «ne peut pas dire non à l’arrêt maladie, un décret prévoit que c’est possible 20 jours. Nous soutenons les parents qui se disent: ''comment on fait?''». Les personnels soignants pourront quant à eux recourir à un «service minimum» de garde pour leurs enfants afin de pouvoir assurer leurs fonctions «dans les hôpitaux, dans les EHPAD».

Un report des cotisations des entreprises

Dans l'arsenal de mesures prévues pour les entreprises, qui font face à une «échéance de l'URSSAF le 15 mars», un report de paiement des charges sociales et fiscales est prévu «sur un simple mail». Ce report sera «automatique pour toutes les entreprises qui le demandent».

10 milliards d'euros avaient été mis sur la table par le gouvernement, l'année dernière, pour répondre à la crise des «gilets jaunes». Les mesures prévues face au coronavirus devraient «probablement» coûter plus du double, selon Muriel Pénicaud.