Bar d'hôtel : comment attirer la clientèle extérieure ?

Choyer les clients, les appeler par leur nom ou encore proposer l'expérience du 'speakeasy' sont quelques-unes des méthodes suggérées par Youri Sawerschel, de l'agence Creative Supply, pour inciter les clients locaux à fréquenter le bar d'un hôtel.

 

 

Pour susciter la curiosité, mieux vaut créer de l'inédit dans les verres, comme à l'Experimental Cocktail Club, à Paris (IIe).
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Pour susciter la curiosité, mieux vaut créer de l'inédit dans les verres, comme à l'Experimental Cocktail Club, à Paris (IIe).

Un bar d’hôtel pour les clients en chambres, c’est bien. Un bar d’hôtel pour les clients en chambres et la clientèle locale, c’est mieux.” Selon Youri Sawerschel, fondateur de l’agence de Marketing Creative Supply, pour qu’un bar soit rentable, qu'il crée une dynamique dans un hôtel, voire devienne un spot dans un quartier ou même une ville, il faut y attirer la clientèle extérieure. Comment s’y prendre pour créer cette “relation de proximité” ?

L’expert identifie trois moyens pour y parvenir. Le premier : “Le personnel du bar de l’hôtel va se présenter dans les établissements voisins, il prend un café ou un verre ailleurs, pour créer du lien et ainsi inciter le personnel de ces autres bars à faire de même.” Une façon originale d’appréhender la concurrence et d’activer le bouche à oreille. Une façon aussi de découvrir le quartier dans lequel on est installé.

La deuxième méthode suggérée par le consultant : “Il faut encourager le personnel du bar à connaître le nom des clients de l’hôtel, mais aussi ceux qui viennent de l’extérieur. Et ce, même si la personne ne consomme qu’un café.” Pourquoi ? Parce que cela humanise et, par voie de conséquence, cela fidélise aussi. Le client se sent connu, reconnu, attendu et donc valorisé. “Ici, on ne parle pas de digital, mais de contact humain”, souligne Youri Sawerschel.

Quant au troisième moyen d’ouvrir un bar à la clientèle locale, il consiste à lui proposer des “produits secrets”. De quoi s’agit-il ? De cocktails ou de bouteilles réservés aux initiés, aux habitués. “En tout cas, une attention qui n’est visible ni sur une carte, ni sur Instagram”, prévient le consultant. Il faut ainsi créer la rareté, susciter la curiosité et donner envie de venir tester, expérimenter. À l’instar des speakeasys – “bars cachés”, éphémères ou pas - qui ne désemplissent pas et “font le buzz”.


Anne Eveillard